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3h17. tais toi un peu*
Dis, madame la lune, est ce que tu pourrais me donner un peu de tons clairs, parce qu'en ce moment, c'est le sombre qui domine. Je sais que ce sont des choses qui ne se demandent pas. Je sais que je devrais me comporter comme une grande. Arrêter de grimacer, ou de marcher nus pieds. Mais tu ne sais pas ce que ça fait d'avoir le pied tout serré. Toi, tu as l'espace pour toi toute seule, tu as trouvé ta place, tu n'as plus envie de bouger, ni même de t'enfuir.
Toi madame la Lune, tu sais que tu fais rêver tout le monde, tu sais que tu ne perdras jamais de ton éclat, que tes rides on les voit pas...peut être qu'un jour, quelqu'un t'achètera, mais si tu veux je serais là. Parce que je veux pas qu'on t'achète, qu'on te mette dans un filet et qu'on te cache dans un grenier.
Comment? Toi aussi tu en as assez de devoir toujours resplendir? Tu aimerais qu'on te fiche la paix et qu'on te laisse pleurer? Tu aimerais faire des erreurs, prendre des vacances et voir le monde? Mais, où voudrais tu aller? Tu n'es pas bien ici? Après quoi cours tu ainsi? Tout le monde se serait trompé alors. On n'a pas su t'écouter. Autour de toi on a dressé un écrin, trop douillet. Tu t'es endormie gracieusement mais aujourd'hui tu ouvres un oeil. Tu as oublié tes rêves? Non, ne dis pas ça, c'est pas vrai que tu ne rêves plus. C'est pas vrai que tu ne sers à rien.
Oh madame la Lune...Garde ton sourire, il est tellement beau. Tiens, je t'ai acheté un billet vers les contrées qui sentent bon à ton coeur. Tu me raconteras comment c'était là bas? Tu feras des photos, tu n'oublieras pas, je t'ai même fait une petite boite dans lesquelles tu pourras les ranger. Peut être que tu m'autorisera à y mettre le nez dedans de temps à autres, histoire que moi aussi je m'évade juste avant de m'endormir. Dis, je pourrais peut être t'accompagner? Je ferais de beaux dessins sur ces paysages lointains. Amoncelés dans un carnet à la reliure un peu déchirée...
il se fait tard maintenant, à ta lumière j'irais me brosser les dents, retrouver mon oreiller et un peu de ta poussière... à chacun son voyage, peut être qu'on se rencontrera là bas, oui, on fait ça, on se retrouve à la terrasse de ce petit café tout bariolé, tu sais, celui que tu avais adoré...j'ai promis que je ne raconterais pas cette soirée où tu t'étais enivrée, oups, je ne sais pas tenir ma langue. J'arrête là avant de la perdre...oui, il vaut mieux. Zoup, je vais faire briller mes quenottes...
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