. ce matin il y avait des souvenirs de là bas*
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ce matin il y avait des souvenirs de là bas*
une musique qui me trottait dans la tête...
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...et un texte retrouvé de Marcelle Sauvageot
Il y a un petit coin qui ne vibre pas, mais ce petit coin reste le témoin de la joie ressentie. C'est lui qui se souvient et qui peut dire: j'ai été heureux et je sais pourquoi. Je veux bien perdre la tête mais je veux saisir le moment où je perds la tête et pousser la connaissance au plus loin de la conscience qui abdique. Il ne faut pas être absent de son bonheur. Ce coin de moi vous a jugé, vous a mesuré, et en vous jugeant et en vous mesurant, je voyais vos faiblesses et vos insuffisances; où est le mal si je restais, si j 'acceptais ces insuffisances, si je les aimais? Oh, homme, tu veux toujours qu'on 'admire. Toi tu ne juges pas, tu ne mesures pas la femme que tu aimes. Tu es là, tu prends, tu saisis ton bonheur, elle semble ne plus s'appartenir, avoir perdu toute notion, tu es heureux. Elle t'a crié je t'aime et tu es satisfait. Tu n'es pas brutal, tu es doux, tu t'inquiètes d'elle, tu la consoles par tes mots tendres, tu la berces. Mais tu ne la juges pas, puisque tu lui demandes d'être heureuse par toi et de te dire qu'elle est heureuse par toi. Mais tu 'aperçois que deux yeux te regardent, puis sourient, tu te révoltes. Tu as l'impression d'être "vu" et tu ne veux pas être vu: tu veux "être" seulement. Avec inquiétude tu demandes "A quoi penses tu?". Je pense à toi.
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